jeudi 23 juin 2016

Inch ALSA2R

Après les drones ("ah les drones"), le rétrofit des 2000D (hein quoi ?), et le programme VLFS/PLFS
(ca y est, c'est fait mais pas encore livré), on commençait à se demander ce que devenait le programme ALS2AR : les pessimistes sont rassurés, la DGA a notifié un contrat d'un montant non dévoilé (1) à Thales et Sabena.
En douze lignes d'un communiqué qui bat des records de laconisme, on apprend que le premier appareil sera livré en 2018 et le deuxième en 2019. Rien sur le troisième, prévu par la LPM, et donc déjà dans les limbes programmatiques. Des délais peut-être un peu optimistes, quand on voit comment d'autres programmes moins ambitieux (douanes, mais qui n'ont pas la DGA) ont pataugé dans la semoule. C'est simple, depuis 2001, pas un programme ISR, petit ou gros, piloté ou dronisé, n'est arrivé en temps, en heure et en coût.
L'ALSA2R sera mulitmoteur (Beech 350), multicapteur (ROIM, sans doute ROEM, et peut être RORAD). Hypothèses, évidemment, car le communiqué n'en parle pas, pas plus que de la future unité exploitante.
Le base est plutôt tranchée : Evreux, qui héberge l'escadron Dunkerque et le GAM-56 Vaucluse, l'unité volante de la DGSE.Chacun aura-t-il le sien ? Fera-t-on gamelle commune, comme cela peut se faire dans des DAT entre DRM et DGSE ?
L'idée de l'affecter à l'escadron de drones 1/33 Belfort, qui exploite elle aussi des données ROIM et ROEM, et qui possède des pilotes, ne semble pas avoir percé (une erreur, sans doute). Elle aurait sans doute amené plus de personnel dans les drones, alors que les navigants du Belfort doivent faire une croix sur leur solde à l'air (s'ils ne volent plus).
Contrairement à une idée reçue, il n'y a pas pléthore de candidatures pour cette unité très employée : lui affecter les ALSA2R aurait sans doute contribué à changer la donne et à profiter des synergies de métiers.
Rappelons que les ISR légers ramènent vers ceux qui les cherchent les renseignements à même de prolonger des opérations, ou parfois, de les déclencher. Ces moyens contribuent, comme génériquement tous les moyens ISR, à la force protection. Un ISR léger avait oeuvré dans ce sens en Centrafrique, dans une zone un peu compliquée : des vies de soldats français ont sans doute été épargnées par cet avion (de la DRM ce jour-là).
Actuellement, faute de mieux, et ça durera bien après la livraison des ALSA2R, la DRM et la DGSE doivent louer (séparément) une demi-douzaine d'appareils monomoteurs et bimoteurs, qui ont opéré sur pas moins de quatre théâtres différents depuis 2013.
Ces deux directions n'ont fait appel qu'à un seul fournisseur, jusqu'à maintenant, même si DCI, et désormais Atos ne cachent pas leur ambition d'en être.

(1) la DGA justifie l'absence de communication sur les montants des programmes par la nécessité de conserver un avantage dans les négos export. Pourtant, aucune chance que ces ALSA2R soient exportés. :)