jeudi 17 septembre 2015

"Combattre et sauver"

Il tire sa devise des premières missions des hélicoptères militaires français : l'escadron d'hélicoptères
1/67 Pyrénées n'a pas manqué d'occasion de "combattre et sauver" ces dernières années, mission dans laquelle il s'entraîne en Hongrie actuellement.
Il participe à une mission de récupération de piloté éjecté pendant la guerre du Golfe, qui sera décisive pour la suite. Il ne dispose alors que de Puma optimisés pour la recherche et sauvetage... en mer : c'est pourtant ce qui sert au milieu des sables, faute de mieux. Il est ensuite missionné pour assurer une veille pendant les missions des chasseurs au-dessus des Balkans, dès 1994.
La détention pendant 103 jours de deux aviateurs abattus le 30 août 1995 (ils avaient été capturés immédiatement après leur éjection, rendant vaine une mission de sauvetage) renforce la nécessité de moderniser le parc d'hélicoptères : c'est ce qui amène à lancer le programme EC725, devenu le Caracal. L'appareil est alors pensé comme un appareil de mission, sans même se douter que le Caracal sera avant tout un hélicoptère tactique complet, utilisé pour le pot commun des opérations interarmées, mais aussi pour les opérations spéciales (1).
Au début des années 2000, le Pyrénées, qui vient de servir au Kosovo obtient le monopole des missions de recherche et sauvetage de combat, et s'interarmise, avec des pilotes et mécaniciens de la marine, qui viennent de perdre leur unité de référence, la flottille 33F. L'armée de terre fournit un officier de liaison. C'est alors une référence unique d'interarmisation, mais l'exemple n'est pas transformé. Les équipages sont déployés en RDC en 2003.
A peine le Caracal déclaré opérationnel en 2006, trois appareils partent pour le Liban pour évacuer les ressortissants vers Chypre.
Il ouvre le théâtre afghan en décembre 2006. Son bilan y illustre la qualité des équipages, qui sauvent un équipage d'AB212 italien et contribuent à relocaliser une otage allemande (2007), s'avèrent décisifs pour extraire les blessés et infiltrer les renforts à Uzbeen (2008), tout en assurant des missions au profit des troupes conventionnelles et spéciales, françaises comme étrangères. Il forme aussi un détachement resco  bord du Charles-de-Gaulle pendant la Libye, puis fournit des Puma Resco et des Caracal pour Serval/Barkhane. Des modes opératoires particuliers sont proposés et acceptés par l'armée de terre, fournissant un appui mal connu mais apprécié.
Tout aussi mal connu, son volet spécial, incarné dans l'escadrille spéciale d'hélicoptères (ESH) a servi en Haïti, au Kosovo, en Côte d'Ivoire, au Tchad. Une décision interarmées l'intègre dans l'armée de terre : l'armée de l'air apporte plusieurs équipages et deux Caracal qui participent aux bonds de la TF Sabre.
Assez logiquement, l'aboutissement de 20 ans d'efforts amène le général Denis Mercier à proposer le Pyrénées comme capacité supplémentaire pour le COS : depuis le 2 juin, l'unité est déclarée opérationnelle dans cette frange. Un renfort apprécié sans doute autant que pour les opérations conventionnelles : ce n'est un secret pour personne (mais peu de choses changent pour autant), les opérations françaises manquent cruellement d'hélicoptères. 
Au lancement du programme EC725, l'armée de l'air devait disposer de 15 machines pour la mission Resco. Comme c'est souvent le cas en matière de programmes d'hélicoptères français, la série est restée calée, pour l'instant, à la moitié...


(1) en 2002, dans la foulée des attentats du 11 septembre, l'EMA en commande dix d'un coup pour renforcer les moyens du COS. Huit iront dans l'armée de terre, deux dans l'armée de l'air. En 2008, le plan de relance en acuqert cinq, trois vont au GAM-56 Vaucluse, et deux au Pyrénées.