samedi 6 mars 2010

Le DRM promu CEMP

Benoît Puga (à g.) avec Bruno Dary (crédit : Jean-Marc Tanguy)

Secret Défense l'augurait hier, le journal officiel sacre l'intéressé ce matin : le général Benoît Puga est le nouveau chef d'état-major particulier du président de la République (CEMP). Assez étonnament, les signaux avant-coureurs étaient légion (sans mauvais jeu de mots). Le général Puga est par exemple de très bonne humeur le 23 février, lorsqu'il entre dans la cour des Invalides, pour le départ du CEMA, où il croisera d'autres prétendants au poste de CEMP. Mais le directeur du renseignement militaire (DRM) joue les mauvais élèves, après avoir salué quelques têtes connues, et se réfugie dans le fond du carré des généraux, décrochant son téléphone portable, à plusieurs reprises, avant le début de la cérémonie officielle. Plusieurs croient d'ailleurs savoir, dès ce moment, que le vétéran de Kolwezi à ses chances, rive droite. Dès la mi-février, on évoque même une indiscrétion de son entourage proche, le donnant "à l'Elysée", fin février, peu de rendez-vous étant semble-t-il acceptés au-delà de cette date. Hasard ou pas, annoncé au colloque de Défense & Stratégie, c'est son adjoint qui l'a remplacé, au pied levé, le 10 février.
Le légionnaire parachutiste aura connu un parcours opérationnel relativement riche. A peine arrivé au 2e REP, le lieutenant Puga décolle pour Kolwezi, en 1978, avec le capitaine Bruno Dary (actuel gouverneur militaire de Paris). Il effectue plusieurs séjours dans les Balkans, et commande le 2e REP à la suite de l'actuel GMP. Il s'illustre à trois reprises en deux ans avec son régiment, au Gabon (opération Malebo, 1996), en Centrafrique (Alamandin II, 1997) et à nouveau au Gabon (Pélican, 1997).
Son parcours est également sans faute au commandement des opérations spéciales (COS), alors engagé massivement en Afghanistan et en Afrique, notamment en Côte d'Ivoire et en Centrafrique (encore). C'est lui qui pilote l'opération Boali, qui voit le largage des chuteurs ops du 3e RPIMa, puis du COS, en mars 2007, pour aller assister le GCP du 17e RGP, attaqué dans Birao. Il est chaud partisan des moyens aériens, donnant un coup de fouet à la mise sur pied du "Poitou", et sanctuarise l'exercice Adwara (Djibouti).
Il est ensuite promu sous-chef ops à l'EMA, puis patron de la Direction du renseignement militaire. Un poste-clé, qui lui a vraisemblablement ouvert celui de CEMP. Son directeur de cabinet est lui aussi promu, et prendra le commandement du 4e RHFS, à l'été.