jeudi 17 décembre 2009

Renforts : la France prise dans la surrenchère

La sémantique sur les renforts européens à l'Afghanistan évolue peu à peu, et les annonces, feutrées ou officielles, se sont multipliées, hier, et devraient se poursuivre aujourd'hui. L'Espagne devrait annoncer aujourd'hui un renfort global de 500 militaires explique Miguel Gonzales, dans El Pais (1). Mais, constate lui-même le confrère, on ignore encore précisément si cela comprendra ou non les 220 déjà déployés en novembre. En tout état de cause, l'Espagne apparaît en tout cas comme un des acteurs proactifs sur le sujet. C'est aussi l'Espagne, rappelons-le, qui prend les commandes de l'UE.
L'Allemagne pourrait lâcher 2.000 soldat de plus, estime aussi un confrère dans le quotidien local WAZ. Ceci, alors que nos voisins sont déjà les troisièmes contributeurs en troupes, avec 4.300 soldats, qui ont tous les pieds en Afghanistan, contrairement aux 3.750 nôtres.
Bref, pas moyen d'échapper, vraiment, à des annonces de renforts, chez nous, et peut-être, de précipiter la séquence qui devait, initialement, déboucher à Londres fin janvier. Déjà, certains doivent se mordre les doigts d'avoir prématurément sorti les 150 gendarmes envoyés depuis cet été (les derniers sont arrivés fin novembre) du décompte des troupes françaises en Afghanistan (2). Comme l'évoquait Hervé Morin hier, les pistes -officiellement- sont trois, mais limitées, en choix : formation de militaires afghans, renforcement de l'aide civile, et des moyens militaires supplémentaires, sans plus de précision dans le type et le chiffrage. Pas sûr que ces options suffisent à nous rendre attractifs -et proactifs- par rapport à nos voisins.

(1) http://www.elpais.com/articulo/espana/Espana/planea/enviar/500/militares/Afganistan/peticion/Obama/elpepuesp/20091217elpepinac_7/Tes. Le confrère explique d'ailleurs que ces troupes ne font pas de la figuration, et ont été attaquées à deux reprises ces dernières heures.
(2) cette exclusion ne repose en fait sur rien puisque ces gendarmes sont des militaires, et sont placés, d'ailleurs, sous la responsabilité hiérarchique de l'EMA.