dimanche 13 septembre 2009

Cazaux, capitale européenne de la Resco

Depuis déjà une semaine, et pour encore une semaine, les sept pays du groupe aérien européen (GAE) drillent à Cazaux (Gironde), home de l'EH 1.67 "Pyrénées" dont les lecteurs de ce blog n'ignorent (quasiment) plus rien. Il est évidemment question de récupération au combat, la Resco comme on dit chez nous, et la CSAR partout ailleurs.
Plus d'une dizaine d'aéronefs sont engagés dans ce "CSAR Course" qui permet aux membres de faire le point sur l'état de l'art, et de digérer les derniers retex tout en développant l'interopérabilité entre pays, et entre vecteurs. Chaque mission est donc forcément mixte dans sa composition.
La zone est privilégiée : le Pyrénées bénéficie depuis le début de l'année de locaux flambants neufs qui permettent d'accueillir sans difficulté ce type de manifestation, de briefer, et de débriefer. Une salle d'opérations équipée facilite par ailleurs ce type d'exercice : elle a été conçue dès le départ pour cela, la Resco étant par principe centrée sur l'élément de récupération (l'hélicoptère) avec un ensemble d'aéronefs (COMAO) multicouches.
Cazaux compte par ailleurs son champ de tir (Calamar) permettant le tir de leurres infrarouges et des armes de bord, voire même de bombes. A proximité, on trouve deux autres champs de tir appartenant à la DGA (Captieux et Biscarosse) avec l'instrumentation qui va bien. Un polygone d'essais et de guerre électronique, générateur de menaces qui inclut évidemment la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan. Enfin, la présence du lac de Cazaux et de l'océan Atlantique permettent de dérouler des scénarios aquatiques.

Le + du Mamouth :
Le GAE a été créé en 1994, comme groupe aérien franco-britannique (GAEFB) : il s'agissait alors pour la RAF et notre armée de l'Air de renforcer leurs liens en matière d'interopérabilité, à la lueur des retex de la guerre du Golfe et de la Bosnie. Devenu GAE en 1997, c'est à la fois un forum, un pôle d'expérimentation et d'interopérabilité. C'est le cas particulièrement en matière de ravitaillement en vol (un de ses secteurs originaux) et de CSAR, mais aussi, désormais, de force protection, de close air support et de SIC via 16 programmes d'activités différentes. Bref, là où l'OTAN et ses 14.000 agents ont parfois du mal à faire avancer la machine, le petit Etat-major de High Wycombe aura réussi à faire progresser sept forces aériennes.
Et il ne faut pas l'oublier, c'est aussi là qu'est né l'idée d'un commandement européen du transport aérien, initié, dès septembre 2001, par une cellule (EACC), puis en juillet 2004, par un centre (EAC). Le commandement, lui, vera le jour là où tout avait commencé, en 2001, à Eindhoven, cet été.

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